De prime abord, tout devrait concourir à faire du lieu un endroit attirant, pour qui aime les livres, présupposé indispensable : un joyeux désordre, pour ne pas dire un "bordel" sympathique, un enchevêtrement de livres où probablement seul le propriétaire des lieux est à même de s'y (re)trouver, des piles qui montent au plafond, une vitrine sur rue où se mêle ouvrages anciens et récents, une maison rouge pour ne pas la rater... d'où vient alors la déception ? De celui qui occupe les lieux et semble ne pas s'intéresser à ceux qui le fréquentent, comme si toute question était de trop ou la réponse devait déboucher sur la négative. Dommage, derrière le sourire de façade, le libraire doit préférer l'ombre à la lumière, la poussière à la clarté, et considérer que le lecteur est un impétrant qui le dérange. Sauf à considérer, avec bienveillance, que le libraire était à chaque fois mal luné ! De choses l'une, mieux vaut le soleil.