6 septembre 2018 vers 17h00. Nous arrivons, un ami et moi vers 17h00. Une jeune dame dans la vingtaine-trentaine, chevaux châtains court coupés arrive et je lui commande deux chocolats chauds, grande portion (en effet vous pouvez commander la petite portion dans une tasse ou la grande portion dans une cafetière-chocolatière blanche façon 18e siècle). Elle me répond : je préfère encaisser d’abord. Citoyen suisse depuis 50 ans et habitant la Suisse depuis 50 ans, c’est la première fois que l’on me demande en cinquante ans un prépaiement dans une confiserie, tea-room ou autre magasin. Cela se fait couramment en Italie où l’on paye d’abord puis on va chercher sa boisson ou sa pâtisserie avec un scontrino, mais autres pays, autres moeurs. Le fait qu’elle dise, je préfère encaisser, sous-entend, vu votre tête et votre aspect je préfère encaisser. Sinon elle aurait dit : on encaisse habituellement. Je fis part de mon étonnement et mécontentement, mais elle ne répondit rien : elle aurait pu dire : ici récemment on a eu de mauvaises expériences et on se voit obligé d’encaisser d’abord. Mais rien, elle s’est tenue coite, muette. J’avais un aspect normal, pas de clochard. En plus Cully, ce n’est pas une grand ville, c’est un bourg. Dans une grand ville comme Lausanne ou Genève, je comprendrais, quoique dans ces villes on ne m’ait jamais demandé de prépaiement. En tous les cas, je me suis senti humilié. Ce qui est étonnant c’est que quelques mois auparavant, j’avais aussi été boire un chocolat chaud et j’avais été accueilli par la patronne, une grand dame blonde, avec un grand sourire chaleureux et accueillant et elle ne m’avait pas demandé de prépaiement. La patronne était seule ce matin-là, et seule, elle nettoyait via une panosse-serpillière le sol de la partie tea-room de la confiserie. Question accueil c’était autre chose. Quant au chocolat chaud servi ce jeudi 6 septembre 2018 eh bien, il était tiède, ce qui est fâcheux pour un chocolat chaud qui est censé être chaud. Il avait un goût vaguement épicé. Pas mauvais mais rien qui mérite le qualificatif de délicieux. J’étais d’autant plus déçu que quelques mois auparavant, la fois où j’avais été accueilli par la patronne, il m’avait été servi bien chaud et je l’avais trouvé délicieux avec de subtils arômes d’épices de Noël.
Je suppose que ce chocolat liquide ne déploie toute la palette subtile de ses arômes que s’il est bien chaud.
Deux pois verts, et c’est généreux, pour un prépaiement dans le petit bourg de Cully, un chocolat chaud servi tiède et un accueil médiocre.